Broderie Marie-Antoinette au point de croix 1/2

Broderie Marie-Antoinette au point de croix 1/2

- Catégories : Musées et Patrimoine

Broderie Marie Antoinette - Musées et Patrimoine - Première partie

Les sources d'inspiration de la broderie

Tandis que mes visites au château se multipliaient pour concevoir la grille sur Versailles, il m’apparaissait de plus en plus évident que la reine Marie-Antoinette était un sujet à part entière. Puis, le hasard a voulu que je tombe sur un exemplaire de la Gazette des atours de Marie-Antoinette, le fac-similé d’un registre contenant des échantillons des tissus des robes de la souveraine. Et puis, Marie-Antoinette (1755-1793) fascine toujours. 
En dépit de son destin tragique et de ce qui peut éventuellement lui être reproché dans son attitude à plusieurs époques, elle a laissé tellement de merveilles. 
Disparue dans l’indifférence générale, il faudra plusieurs décennies pour que commence sa réhabilitation.
Le premier, Louis XVIII, en lui offrant, en 1816, les funérailles qu’elle n’a jamais eues.
Peu à peu, le supplice qu’elle a subi est reconnu et elle devient un symbole expiatoire de la Révolution.
Ensuite, l’impératrice Eugénie (1790-1864), lui voua un culte passionné, collectionnant les objets lui ayant appartenu.
Des écrivains du XIXe siècle, Dumas ou encore les frères Goncourt, prendront le relais. 
Enfin, Pierre de Nolhac (1859-1936), premier conservateur du château de Versailles et artisan de la renaissance du lieu mais aussi grand écrivain et historien, parachèvera l’image de Marie-Antoinette en faisant découvrir ses goûts, en réhabilitant le Petit Trianon, en exhumant ses portraits…
Aujourd’hui, Marie-Antoinette est un mythe connu dans le monde entier.
L'affiche de la grande broderie Marie-Antoinette Collection Musées et Patrimoine
Le rose, évidemment, je ne me suis pas posé la question bien longtemps pour choisir la couleur du lin pour broder cette grille. Couleur féminine et permettant de mettre en valeur les couleurs pastel qu’affectionnait particulièrement Marie-Antoinette. 
On sait que le rose fut une des ses couleurs favorites dans sa jeunesse puis son inclination pour le vert et le bleu prirent le dessus.
Puisqu’il y avait matière, cette grille est presque exclusivement axée sur le textile, qu’il s’agisse des tentures des lieux habités par la reine à Versailles ou bien qu’il s’agisse de son élégante garde-robe, vaste sujet, qui a beaucoup contribué au mythe construit autour de Marie-Antoinette.

Le titre de la broderie

le titre Marie-Antoinette brodé au point de croix dans la Collection Musées et Patrimoine
Bien sûr, des majuscules fleuries s’imposaient pour le titre.
Ensuite, une relative sobriété pour les autres lettres, pour la lisibilité mais aussi pour ne pas faire de tort à la bordure de roses.

Le portrait de la reine Marie Antoinette

Interprétation au point de croix du portrait de Marie-Antoinette par Mme Vigée-Lebrun
Ce portrait de la reine par Élisabeth Vigée Le Brun, Marie-Antoinette à la rose, est probablement une des images les plus universellement connue de la souveraine. Il est exposé au Petit Trianon.
Elle porte ici une robe de satin bleu dite à la française, avec un ruban rayé. Le décolleté et les manches sont bordés de fines dentelles. Notez aussi l’imposant chapeau à plumes.
Il n’est pas facile d’évoquer au point de croix la finesse d’un tel tableau aux multiples nuances. Peintre officielle de la reine, dont elle a réalisé une vingtaine de portraits, Élisabeth Vigée Le Brun écrivit de son modèle :
« … sa peau était si transparente qu’elle ne prenait point d’ombre. Aussi, ne pouvais-je en rendre l’effet à mon gré : les couleurs me manquaient pour peindre cette fraîcheur, ces tons si fins qui n’appartenaient qu’à cette charmante figure et que je n’ai retrouvés chez aucune autre femme. »

Le chiffre de la reine

Ce « M » et ce « A » entrelacés forment le chiffre de la reine.
Ce monogramme est, sous différentes variantes, très présent au Petit Trianon : dans la rampe en fer forgé de l’escalier, sur les boiseries du Cabinet des glaces mouvantes ou encore dans le décor sculpté du Petit Théâtre.
Le chiffre de la reine Marie-Antoinette

Les tissus de la garde-robe de la reine

La garde-robe de la reine Marie-Antoinette
Avec la complicité de la modiste Rose Bertin, Marie-Antoinette a fait évoluer la mode vestimentaire d’une façon spectaculaire : elle l’a tout à la fois simplifiée et sophistiquée. Abandonnant les riches étoffes, lourdes et longues à fabriquer, elle choisit des tissus de coton beaucoup plus simples, voire sobres, et le luxe réside désormais dans la façon, dans la coupe, dans la variété des accessoires et dans la faculté à les renouveler rapidement. Un nouveau métier se fait jour, celui de « marchande de mode » qui, en collaboration avec les couturières, doit faire preuve d’une grande créativité pour « monter et garnir les coiffures, les robes, les jupons, etc. C’est-à-dire d’y coudre et arranger suivant la mode journalière les agréments que les dames et elles imaginent perpétuellement. » (F.-A. Garsault, L’Art du Tailleur, 1769). Douée d’une grande créativité, Rose Bertin avait ouvert en 1770, un magasin de modes, Le Grand Mogol, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré. 
Elle fut présentée à la reine quatre ans plus tard. Le principe de la haute-couture était lancé…
Les tissus roses de la garde-robe de la Reine Marie-Antoinette
Les interprétations des tissus ci-dessus m’ont été inspirées par une réédition de La Garde-Robe des atours de la Reine, Gazette pour l’année 1782. Formidable document comptable tenu par Geneviève de Gramont, comtesse d’Ossun et dame d’atours de la reine, où sont recensés des échantillons de tissus des robes portées par la reine. Il est frappant d’y constater que les tons pastels dominent largement, le rose, le bleu, le pervenche, le vert d’eau.
 On dit aussi que la reine inspira des tonalités nouvelles comme la couleur « cheveux de la reine », d’après la nuance blond cendrée de sa chevelure. 
Ne dit-on pas aussi que Louis XVI lui-même baptisa de « couleur puce » une robe bleu-violet de son épouse ?
Les tissus bleus de la garde-robe de la reine
L’idée est ici de donner l’impression d’un petit catalogue d’échantillons des tissus des robes de la reine. Pour obtenir cet effet, certains échantillons sont brodés directement sur le lin de fond, d’autres sont brodés sur un lin d’une autre couleur que le fond puis rapportés, d’autres sont réalisés sur des carrés découpés avec des ciseaux cranteurs puis maintenus en place par la broderie elle-même. Certains échantillons se superposent… Tous les détails figurent dans les explications de l’affiche.
Les tissus mauves de la garde-robe de la reine

Les dentelles et les rubans

Les dentelles et les rubans des tenues de la reine
La dentelle est un des éléments de la richesse du costume. Entièrement faite à la main, elle n’est pas l’apanage du seul costume féminin.
Manchettes, volants, cols passaient d’une robe à l’autre. Il en est de même des rubans, le plus souvent faits de soie.
Notez le beau et large ruban de la robe à la française que porte Marie-Antoinette dans son portrait ci-dessus.
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En apprendre plus sur le Petit Trianon sur le site officiel du château de Versailles

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