Broderie château de Versailles - Musées et Patrimoine - Première partie
Les sources d'inspiration de la broderie
Pourquoi n’avoir pas pensé plus tôt à lui consacrer une grille ? Un peu intimidée peut-être, tant le sujet est vaste.
Et puis, il est vrai que cette Collection Musées et Patrimoine a pour fil conducteur l’univers du textile et,
aussi curieux que cela puisse paraître, cela n’a pas été si facile de choisir.
Je voulais que cette grille soit le reflet de la visite « ordinaire » du château, autrement dit,
le reflet de ce que chaque visiteur peut voir sans participer aux visites guidées des lieux non ouverts au public.
Et puis, il y a le château, mais il y a aussi les Trianons… avec partout la présence très marquée de Marie-Antoinette.
Donc peu à peu s’est dégagée l’idée de créer deux grilles : l’une purement consacrée au château et l’autre uniquement à Marie-Antoinette.
Ici, le gris perle s’est assez vite imposé car il permettait de bien mettre en valeur les éléments riches et colorés de la composition, à commencer par les piliers reproduisant une partie du somptueux tissu de la chambre du Roi.
Comme à chaque fois, mes choix sont totalement subjectifs. Pourquoi cette tenture plutôt qu’une autre, pourquoi cet élément plutôt qu’un autre ?
Question d’équilibre de l’ensemble, de rendu des couleurs, d’agencement des éléments les uns par rapport aux autres, de facilité à rassembler de la documentation, de hasard un peu aussi…
Le titre de la broderie
bandeau noir surmonté d’un soleil. La typographie, dénommée « Apollon », peut paraître un peu simple mais elle a finalement beaucoup de chic.
Je n’ai pas eu la place de mettre « Château de Versailles » en entier, ce qui donnait un bandeau trop lourd.
La silhouette du château de Versailles côté jardins
En effet, avec ses pavillons sur les côtés, le renfoncement de la Cour de Marbre, la chapelle à droite, très difficile d’obtenir quelque chose d’identifiable.
Donc, vous devrez vous contenter de la façade côté jardins.
Versailles musée de l'histoire de France
C’est le nouveau souverain qui décida de faire de Versailles un grand musée de l’histoire de France, discipline qui le passionnait.
Tout en perdant sa qualité de résidence royale, le château devenait un musée pour le peuple
où furent rassemblées de spectaculaires peintures, des sculptures, des gravures, des dessins évoquant l’histoire de France depuis ses origines.
C’est l’architecte Frédéric Nepveu qui fut chargé de la transformation des anciens appartements en grandes galeries dédiées :
Les colonnes du tissu de la chambre du roi
Mais nous étions bien loin du domaine du textile et, en plus, ce n’était pas très gai.
Les colonnes du tissu de la Chambre du Roi m’apparurent comme une évidence un dimanche matin :
je m’étais précipitée pour être parmi les premiers visiteurs et, traversant au pas de course les galeries d’histoire,
j’eus le privilège de me retrouver quasiment seule dans les Grands Appartements.
Là, entrant dans une Chambre du Roi déserte, ce fut la révélation.
Le brocart de fils de soie, fils d’or et fils d’argent n’est pas le tissu d’origine, celui-ci a été incinéré en 1785 pour en récupérer les métaux précieux.
Il s’agit ici d’une reconstitution tissée dans les années 1950 par les deux grandes fabriques lyonnaises Prelle et Tassinari & Chatel.
En effet, après la Seconde Guerre mondiale, un immense chantier de restauration du patrimoine est lancé par le gouvernement français, avec une aide importante du mécénat privé, dont de très nombreux fonds américains.
C’est sous l’égide du conservateur de l’époque, Charles Mauricheau-Beaupré, que débuta la reconstitution de la Chambre de roi, tâche poursuivie par son successeur, Gérald Van der Kemp.
La Chambre du Roi restaurée fut inaugurée le 9 juin 1980, à l’issue de plusieurs décennies de travaux. Jugez plutôt : la seule mise en carte du dessin nécessita plus d’un an de travail. Un métier fut spécialement conçu et le tissage dura… 23 ans ! Pour obtenir, à raison de 2,7 cm par jour, les 80 mètres nécessaires. Un travail à la démesure de Versailles.
Il est vrai que cette interprétation au point de croix semble bien modeste au regard d’une telle merveille…
Les tentures des Grands Appartements royaux
À leurs débuts, les soieries lyonnaises furent largement inspirées par celles produites en Italie, elles-mêmes inspirées par les productions orientales.
C’est ainsi que ces tissus reproduisent des motifs floraux et végétaux stylisés évoquant des feuilles d’acanthe, de grandes fleurs, des fruits de grenadier…
Il s’agit assez souvent de brocatelles, chaîne de soie et trame de lin avec décors de soie.
Le rapport des motifs peut être très important, parfois plus d’un mètre, ce qui contribue à la majesté de ces étoffes.
vermillon pour le Salon de Mercure, et tilleul pour le Salon de l’Abondance.
Ensuite, vous rapporterez ces broderies sur l’ouvrage principal.
La statue équestre de Louis XIV
Elle était auparavant située plus haut, au niveau de la grille royale.
Bien qu’elle semble avoir toujours été là, cette statue a une histoire un peu mouvementée :
le cheval, dû à Pierre Cartellier, est une récupération d’un projet plus ancien et abandonné.
Le cavalier fut réalisé en 1836 par Louis-Messidor Petitot. L’ensemble mesure 5,5 mètres de haut.
Évidemment, la reproduire au point de croix sur une trentaine de points oblige à des concessions sur les détails,
notamment le spectaculaire plumet ornant le couvre-chef.
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