Les Aiguilles et les Épingles

Une aiguille à coudre se compose d’un talon dans lequel est percé un trou dénommé chas, d’une tige et d’une pointe. En fonction l’usage auquel est destinée l’aiguille, le chas et plus ou moins grand et plus ou moins large, la tige est plus ou moins allongée et la pointe plus ou moins acérée, voire ronde.
On écrit bien le chas d'une aiguille, et non pas le chat ! Ce mot « chas » vient du latin capsa, et est le masculin du mot « châsse », qui signifie clôture, le chas d’une maison par exemple. On comprend donc que le chas d’une aiguille est le trou qui enchâsse le fil à coudre, l’entoure.
Et on comprend aussi l’usage de ce mot chas, quand on sait que les aiguilles les plus anciennes n’étaient pas pourvues d’un trou, mais d’une simple fente pratiquée à son extrémité. Voici pour les aiguilles à coudre à la main.
Quant aux aiguilles pour machines à coudre, évidemment plus récentes, la vraie invention fut de déplacer le chas près de la pointe, de manière à pouvoir placer le talon dans la machine. C’était tout simple, mais fallait y penser ! Cette invention est attribuée à l’Allemand Balthasar Krems (1760-1813).

Les bonnes aiguilles à coudre sont fabriquées en acier trempé. Lorsqu’on connait le nombre d’opérations nécessaires à l’obtention d’un produit de qualité, on se dit qu’on ne le paye pas bien cher notre petit paquet d’aiguilles !
Tout commence par un tronçon d’acier, une sorte de fil très rond et très rigide. Son diamètre dépend de celui des aiguilles à obtenir. Ce tronçon d’acier est coupé à la taille voulue, en fait deux aiguilles vont être façonnées en même temps.
À chaque extrémité du petit morceau de tronçon, est pratiqué l’empointage, c’est-à-dire le façonnage des pointes des aiguilles. Vient ensuite l’estampage, qui va aplatir le centre du tronçon d’acier qui ce qui permettra le poinçonnage puis le perçage des deux chas, juste l’un à côté de l’autre.
Intervient ensuite le cassage, qui va séparer ceux deux aiguilles jumelles. Elles seront alors ébavurées puis leurs têtes meulées.
Intervient le trempage, qui va rendre les aiguilles solides : chauffées, elles sont trempées dans du liquide froid, ce qui va les refroidir rapidement et leur conférer une meilleure résistance à la rupture et à l’usure. C’est aussi ce que l’on appelle le traitement thermique. Cette opération est également réalisée sur les ciseaux pour la broderie et la couture.
Une fois la trempe réalisée, un soigneux polissage rendra les aiguilles bien lisses.
Dernière étape de fabrication : le nickelage qui rendra les aiguilles brillantes et résistantes à la rouille.
Deux autres termes de métier intéressants : l’appairissage, qui consiste à ordonner les aiguilles sortant du trempage pour les envoyer au polissage. Et le talage qui est le tri des aiguilles du même type. De là vient l’expression « aiguilles vendues en tale », c’est-à-dire aiguilles identiques vendues en paquets, et souvent emballées dans du papier kraft.
Aux différentes étapes de la fabrication des aiguilles sont, bien sûr, effectués différents tris et notamment celui consistant à vérifier que les épointages sont bons : les aiguilles sont orientées vers une source de lumière. Un trait léger point blanc indique que la pointe est bonne. En revanche, si la pointe de l’aiguille ne capte pas la lumière c’est qu’elle est défectueuse.
Nos aiguilles fabriquées, il convient maintenant de les piquer ensemble sur du ruban de coton, comme dans nos petits carnets à l’ancienne, ou sur papier comme dans nos carnets à fenêtre ou nos grandes pochettes de 40 aiguilles.

Voyez dans Les Carnets de Madame Sajou l’article présentant la diversité des emballages anciens d’aiguilles à coudre.

Pour ce qui concerne la taille des aiguilles à coudre, une seule chose est simple : plus le numéro est élevé plus l’aiguille est petite et mince. Une aiguille à coudre n° 9 est plus courte et plus fine qu’une aiguille à coudre n° 3. Mais la simplicité s’arrête là !
En effet, selon le type d’aiguilles, donc leur usage, un même numéro ne correspond pas aux mêmes caractéristiques ! Par exemple nos aiguilles à coudre numéro 3 ont une longueur de 42 millimètres pour un diamètre de 0,88 millimètres tandis que nos aiguilles à broder du même numéro 3 ont une longueur de 48 millimètres pour un diamètre de 1,02 millimètre. Une aiguille à patchwork numéro 10 a une longueur de 25,5 millimètres pour un diamètre de 0,53 millimètres tandis qu’une aiguille à perles du même numéro 10 à une longueur de 55 millimètres pour un diamètre de 0,45 millimètres ! Et nous n’évoquons là que les aiguilles à coudre que vous trouverez sur le site de la Maison Sajou.
Chez d’autres fabricants, les numéros d’aiguilles peuvent correspondre à des tailles différentes. Comme pour la numérotation des fils à coudre (sujet ô combien complexe), la numérotation des aiguilles pour la couture est héritière d’une époque où, durant des décennies, de multiples fabricants, que ce soit en France, en Angleterre ou encore en Allemagne, avaient leurs propres façons de faire et chacun sait que les habitudes ont la vie dure…
Il n’en n’est pas de même pour les aiguilles pour machines à coudre, plus récentes, donc plus faciles à standardiser. Ce fut le cas en Europe en 1953 où il fut décidé que la taille des aiguilles serait déterminée en fonction du diamètre de l’encoche, la partie située juste au-dessus du chas. Elle est exprimée en numéro métrique, en abrégé NM, en centième de millimètre. Une aiguille d’un millimètre de diamètre sera donc une NM100.
Un avantage qu’ont les aiguilles pour machines à coudre et que ne possèdent pas les aiguilles pour coudre à main : généralement leur taille est gravée sur le talon de l’aiguille. Même si vous devez chausser de bonnes lunettes ou utiliser une loupe, vous devriez pouvoir retrouver la taille de votre aiguille !

Quand on parle d’aiguilles à couture, elles sont nécessairement pointues. Pour les tissus légers, utilisez des aiguilles fines et des aiguilles un peu plus fortes pour des tissus épais. La Maison Sajou vous des petits carnets contenant des assortiments de différentes grosseurs et de différentes longueurs. De jolies pochettes repliables de 15 aiguilles sont également disponibles, ainsi qu’un assortiment spécial textile, très pratique, qui contient un assortiment d’aiguilles à quilter, aiguilles longues, aiguilles à appliqué, aiguilles de broderie et aiguille de tapisserie.
Nous attachons beaucoup d’importance à l’esthétique des produits que nous proposons et nous aimons que nos clientes puissent prendre du plaisir à assortir les coloris de nos emballages à leur boîte à couture, c’est pourquoi un même assortiment d’aiguilles peut être proposé avec des motifs différents.

Généralement, par aiguilles de broderie et aiguille pour la tapisserie, on entend des aiguilles à bout rond, de manière que, en travaillant, on ne pique pas dans la fibre de la toile à broder ou du canevas. Cependant, il existe des aiguilles pour la broderie qui sont pointues, notamment pour la broderie traditionnelle, qui doit percer des tissus souvent fins. Les aiguilles à broder comportent des chas plus grands que ceux des aiguilles à coudre, de manière à pouvoir y passer aisément les fils à broder, plus épais que les fils pour la couture. À chas plus large encore, les aiguilles pour la broderie avec des rubans. Elles sont assez grosses pour que le trou qu’elles vont faire dans le tissu soit suffisamment grand pour le passage des rubans sans les abîmer.

Dans l’esprit dans grandes pochettes pour couturières et pour tailleurs qu’on trouvait autrefois dans les merceries, nos grandes pochettes contiennent un assortiment de 40 aiguilles : 20 aiguilles à coudre et 20 aiguilles à broder de différentes tailles. Vous pourrez ainsi faire face à toutes les situations… C’est un cadeau idéal à faire aux couturières et brodeuses. Là aussi nous avons joué l’esthétique et de nombreux motifs sont disponibles parmi lesquels vous trouverez forcément celui à votre goût. Nos deux modèles les plus célèbres sont celui représentant les petites brodeuses Sajou et celui représentant une petite fille en train de réparer sa poupée. Mais vous trouverez aussi des motifs de toile de Jouy, un motif représentant un cours de couture d’autrefois, un salon de couture, certaines reproductions de nos tissus… Bref, vous avez le choix !

Ces aiguilles à coudre sont spécifiques à chacune de ces techniques : fines demi-longues et à gros chas pour le patchwork. Plus longues et pointues pour l’appliqué, qu’on appelle aussi les applications. Quant aux aiguilles à boutis, elles sont à bout rond et d’une longueur suffisante pour éviter les nombreuses entrées et sorties lors du méchage du boutis.

Les aiguilles à repriser sont pointues avec un chas allongé et elles doivent être relativement longues. Nous proposons plusieurs assortiments que vous pourrez utiliser avec notre Laine Saint-Pierre pour réparer vos pulls et chaussettes. Les aiguilles à repriser sont aussi celles que vous emploierez pour monter les tricots.

Voir dans Les Carnets de Madame Sajou la vidéo Réparer un petit trou dans un pull-over.

Les aiguilles à repriser s’utilisent aussi pour le stoppage, opération beaucoup plus complexe que le reprisage, qui consiste à prélever des fibres dans l’ourlet d’un vêtement afin de reconstituer la trame et la chaîne pour faire une réparation invisible.

Les aiguilles mode, ou aiguilles de modiste, sont celles utilisées pour la fabrication des chapeaux. Elles sont longues et possèdent un petit chas rond. Mais on les utilise aussi pour froncer, bâtir et surfiler. Nous les proposons en assortiments comprenant les numéros 3 au numéro 9. De telles aiguilles sont indispensables dans une boîte à couture, bâtir et surfiler étant les premières étapes avant de coudre un ouvrage.

Tout comme les aiguilles pour la couture, les épingles couture sont acier trempé et nickelé. Leur fabrication est un peu plus simple que celles des aiguilles car elles ne comportent pas chas. Une épingle droite est composée d’une tête, d’une tige et d’une pointe.

Les épingles pour la couture les plus classiques sont les épingles en acier numéro 4. Elles sont d’une longueur de 30 millimètres avec un diamètre de 0,5 millimètre. Ce sont celles que nous mettons dans nos boîtes à couture garnies.
Il existe aussi des épingles en acier plus longues, avec un diamètre de 0,70 millimètre, ce sont les épingles dites fines numéro 5. Elles sont recommandées pour les tissus classiques.
Les épingles de couture, dites aussi épingles de confection, pour les tissus lourds, sont les numéros 12, avec une longueur de 12 millimètres et une longueur de 46 millimètres.
Pour tous les travaux de matelassage, utilisez des épingles très longues qui traverserons facilement toutes les épaisseurs du tissu.

Les épingles à patchwork les plus pratiques sont les épingles triangulaires. En fait, ce sont les épingles qu’on utilisait autrefois pour les liasses de billets de banque.

Très fines et très courtes, les épingles à appliqué, ou pour applications sur tissu, sont traditionnellement dorées. Ces épingles sont aussi très commodes pour tous les travaux sur tissus très légers, comme la soie. Vous pourrez aussi les utiliser pour le patchwork, la dentelle aux fuseaux, ou encore fixer des sequins sur des boules en polystyrène.

Les épingles à tête de verre sont jolies et pratiques car elles se voient bien sur les tissus. Leur tête est faire d’un verre qui vient de Murano, île près de Venise célèbre pour ses créations en verre de couleur ! Rien que ça !
Les épingles à tête de verre ont l’immense avantage de ne pas fondre sous le fer à repasser, alors que le plastique peut faire des catastrophes.
Il est souvent aussi une habitude chez les couturières : mettre les épingles dans sa bouche pour les utiliser au fur et à mesure. La tête de verre, plus grosse que celles des épingles classiques, limite grandement les risques de se blesser. Pour des raisons tant écologiques que pratiques, nous vous conseillons de bannir de votre boîte à couture les épingles à tête de plastique.
Nos épingles de couture à tête de verre sont présentées soient sur petits disques, très pratiques à utiliser, soit dans de petites boîtes en métal ou en plastique. Les épingles à tête de verre sont un des musts de la mercerie.

Comme les épingles de couturière, les épingles pour la dentelle comportent une tête de verre, mais elles sont plus grosses. Encore plus grosses sont les épingles de dentellière pour les pointons et picots.

Tout le monde connaît les fameuses épingles de nourrice, ainsi baptisées car elles servaient autrefois à maintenir les langes des bébés. Pour tous les petits dépannages immédiats : la bretelle d’un vêtement qui se découd, une cravate récalcitrante, un ourlet de pantalon provisoire… Nous proposons deux types d’épingles de sûreté : miniatures et dorées ou à boule. La présence de la boule présente l’avantage de ne pas déchirer les tissus.