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Les Tissus Indiennes en coupons
Pourquoi dit-on indienne et pas tissu indien ?
Les tissus indiennes, parfois appelés à tort tissus indiens, sont ces tissus de coton imprimés ou peints que les Européens découvrirent avec passion à partir du 17ème siècle. Ils venaient, pas le biais des différentes Compagnies des Indes, de l’Inde, de Perse et des Pays du Levant (actuel Proche-Orient). On les appelle indiennes car on sous-entend « toiles indiennes », du nom de l’armure de coton, l’armure toile, sur laquelle elles étaient imprimées. Leur succès fut immense car elles étaient colorées, légères et lavables, qualités que les étoffes produites en Europe ne possédaient pas.
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L’arrivée des tissus indiennes en France, déclencha une véritable guerre de la part des manufactures d’étoffes nationales qui y virent une concurrence déloyale et demandèrent l’intervention du pouvoir royal, laquelle aboutit à une prohibition des indiennes. Cette interdiction d’importer et d’imiter les indiennes durant 73 ans.
La Maison Sajou vous en raconte tous les épisodes ici :
Lire l’article sur « l’affaire des toiles peintes. »
Les tissus indiennes, une mode toujours actuelle :
Une fois l’interdiction levée (1759), l’engouement pour les indiennes ne fit que s’accentuer. Elles devinrent partie intégrante de la mode vestimentaire et de l’ameublement participant du goût pour l’orientalisme dans tous les domaines des arts décoratifs. Il existe un célèbre tableau de la marquise de Pompadour, peint par François-Hubert Drouais en 1763, qui la représente vêtue d’une robe en indienne.
Le développement de la production industrielle des indiennes au 19ème siècle ne fit qu’augmenter leur diffusion auprès d’un public plus large, leur coût étant relativement bas. Ceci dans le contexte du développement du chemin de fer et l’apparition des grands magasins.
Nombre de costumes dits folkloriques de toutes les régions comportent qui un foulard en indienne, qui une jupe, qui un caraco, qui un jupon…
La fabrication des indiennes :
En 1751, Diderot et d’Alembert écrivaient dans leur Encyclopédie : « il y a longtemps que l’on cherche en Europe l’art de fixer les couleurs et de leur donner cette adhérence que l’on admire tant dans les toiles des Indes. Peut-être en découvrira-t-on le secret… »
En réalité ce secret avait été dévoilé à Antoine de Beaulieu, agent de la Compagnie des Indes, qui s’était, plusieurs jours durant, livré à de l’espionnage « artisanal » en assistant à toutes les étapes de la fabrication des indiennes. Mais il ne pourra livrer ses informations qu’une fois la prohibition levée.
L’armure des tissus indiennes :
Et le savoir-faire en matière de coloration ne suffit pas. En effet, le premier secret de l’indiennage est la qualité de la toile de coton. Seuls les Indiens savaient la produire en grande quantité. En France, il faudra attendre le milieu du 18ème siècle pour que le tissage des toiles de coton cesse d’être empirique et que l’on soit capable de produire des armures (entrecroisement des fils de chaîne et des fils de trame) entièrement en coton. Une fois tissée, la toile était d’abord lavée, battue puis blanchie avant de recevoir le dessin.
L’impression des tissus indiennes en Inde :
Selon les lieux de production et les motifs, ceux-ci pouvaient être dessinés avec un calame, sorte de stylet en bambou doté un réservoir, à main levée ou suivant un modèle reporté par un poncif, c’est pour cette raison que l’on parlait de « toiles peintes ». La toile pouvait aussi être imprimée par application du motif sculpté dans un bloc de bois. Les trois méthodes pouvaient être employées simultanément pour la réalisation d’un même tissu. Le second secret de l’indiennage réside dans la coloration.
Les couleurs des toiles indiennes :
Les indiennes comportaient le plus souvent un fond écru. Les deux coloris dominants sont le rouge et le bleu combinés aux techniques du mordançage et de la réserve. Les mordants (sels de fer et sels d’alun) permettent aux couleurs de pénétrer dans la fibre du coton, au contraire de la réserve qui les empêche de s’y fixer.
Le rouge vient de la racine de la garance qui, combiné aux mordants peut, selon la concentration le nombre de passage peut donner des camaïeux de rouges et de roses mais aussi des violets, des mauves, des bruns et même des noirs.
Les bleus viennent de l’indigotier et s’obtiennent par l’immersion totale des toiles. Les parties qui ne doivent pas être teintes sont protégées par une réserve de cire, qui est ensuite enlevée.
Les jaunes viennent du curcuma, le safran des Indes. Ils ne sont pas résistants au lavage et sont appliqués en dernier au pinceau. Les verts sont obtenus par la pose de jaune sur des parties teintes en bleu.
Entre chaque opération, les toiles sont plusieurs fois lavées. Un dernier rinçage est fait à l’eau de riz, puis la toile est battue et lustrée avec coquillage qui permet d’obtenir le célèbre effet « chintz » des indiennes, cette pellicule qui donne du brillant et de la tenue à l’étoffe.
L’origine du mot chintz :
Le mot chintz, qui désigne des toiles lustrées, provient de l’hindi « chint », qui signifie bariolé, coloré. Peu à peu le sens a glissé pour ne plus désigner que les toiles lustrées ; qu’elles soient blanches ou imprimées.
Au 18ème siècle, les Anglais ont beaucoup amélioré le lustrage, grâce aux techniques du calandrage et du cylindrage. De nos jours, l’effet chintz est obtenu par la pose d’un apprêt permanent dénommé « everglazed », obtenu à partir de résines chimiques.
Les toiles indiennes au goût européen :
Charmés par ces décors exotiques représentant des végétaux et des animaux inconnus en Europe, les Européens ne tardèrent cependant pas à demander aux Indiens d’adapter les décors à leur goût, notamment ceux faisant référence à des divinités de la religion hindoue.
Ce phénomène d’adaptation ne fit que s’accentuer avec les impressions imitées en Europe. Cependant, les indiennes conservèrent l’exubérance des motifs et l’aspect très coloré qui avaient déclenchés leur succès.
L’utilisation des indiennes dans la décoration et l’habillement :
La mode des indiennes n’a jamais cessé. Ces tissus sont toujours très présents dans l’ameublement, pour des rideaux, tendues sur des murs, pour faire des cortines, les rideaux des lits à baldaquin, recouvrir des fauteuils et toutes sortes de sièges. Les indiennes font aussi merveille pour le patchwork, coussins, couvre-lits et autres courtepointes matelassées ou non.
Elles peuvent aussi être employées pour des vêtements : chemises de formes classiques ou chemisettes, petits hauts de toutes sortes, robes, jupes mais aussi des accessoires tels que des totes bags pour les courses, des trousses de rangement pour le matériel de broderie, des sacs pour transporter vos affaires de couture ou de tricot. Le charme des toiles indiennes ne se dément pas et leur attrait reste toujours aussi fort.
La Maison Sajou vous propose un large choix de tissus indiennes, tant au mètre qu’en coupons. Les coupons sont ce que l’on appelle des quarts de mètres, fat quarters étant le terme utilisé notamment pour le patchwork. Les indiennes étant traditionnellement proposées en largeur de 1,10 mètre, un fat quarter correspond donc à une taille de 55 centimètres x 50 centimètres.
Voir toutes les indiennes vendues au mètre.
Les indiennes sont aussi largement évoquées dans les kits et grilles de point de croix consacrées à l’histoire de la Manufacture Oberkampf, qui était installée à Jouy-en-Josas.
Voir toutes les grilles indiennes et toiles de Jouy de la Collection Musées et Patrimoine.
Et, parmi ces kits de point de croix, voyez plus particulièrement Les Coquecigrues, ainsi que l’indienne qui décorait la tente de campagne de l’empereur Napoléon.
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